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Les Clés de la Recherche généalogique de vos ancêtres

Serruriers du Vimeu

Le Vimeu est considéré comme le berceau de la serrurerie en France. Quatre siècles de savoir-faire qui s’est transmis de génération en génération. C’est là, en effet, entre Bresle et Somme, que la serrurerie a commencé à se développer en France au XVIIᵉ siècle. Mais il faut remonter le temps pour comprendre les origines de ce savoir-faire. Les habitants du Vimeu ont dû, très tôt, apprendre à se défendre des envahisseurs et des bandes armées, à commencer par les Vikings, attirés par les estuaires de la Somme et de la Bresle. Ils ont dû maîtriser le travail du métal et apprendre à forger des armes. Dès le VIᵉ siècle, la Somme est un axe du commerce du métal. Le Vimeu est peuplé de paysans et de journaliers et, pour occuper leur temps, l’hiver, et s’assurer un petit pécule, les habitants de ce petit territoire picard, forgent le fer et petit à petit, ils commencent à fabriquer des serrures. L'artisanat se développe et devient florissant, et c’est Louis XIV qui, pour équiper le château de Versailles, devient le premier gros client du Vimeu. Versailles, c’est des milliers et des dizaines de milliers de serrures. Les marchands de serrures cherchaient alors une main d’œuvre qualifiée qu’ils trouvent chez les paysans du Vimeu. La consommation parisienne en serrures est d'autant plus forte que la capitale est le lieu d'une redistribution vers les autres villes du royaume. Aujourd'hui, il reste de nombreuses entreprises, familiales, parfois rachetées par de grands groupes, qui fabriquent encore des serrures, mais aussi de la robinetterie, diversification du travail du métal. Ces entreprises emploient plus de six mille personnes. Ce sont les héritiers de ces petits artisans, ingénieux et travailleurs qui ont alimenté la France en serrures pendant des siècles.

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Tir à l'arc au Papegai - Source : Anonyme-Libre de droits

Papegay

"Crépy était un bourg d'un peu plus de quatre cents habitants, d'une taille équivalente à Beaumetz. Maximilien arrivait de Lisbourg, il traversa d'abord Papegay qui était la rue principale du village, sur laquelle on dressait tous les ans, à la fête du village, le mât qui permettait de s'exercer au tir à l'arc sur un oiseau en bois qu'on appelait le Papegay. C'est ce qui avait donné son nom à la rue."Ce texte est extrait de "La Croisée des chemins", roman généalogique publié en 2020. L'action se déroule à Crépy, petit village du Pas-de-Calais, au milieu du XIXème siècle. A cette époque, Crépy compte soixante-neuf maisons, dont vingt-quatre sur Papegay. L'écriture de ce roman fût ma première rencontre avec le Papegay. Cette rue ne s'est pas toujours nommée ainsi et s'appelle autrement aujourd'hui. Après avoir étudié l'évolution son nom à travers le temps, grâce au cadastre Napoléonien et aux échanges avec le maire du village, je me suis, naturellement, intéressé aux origines de ce jeu. Le tir au Papegay est un jeu qui prend ses racines au haut moyen-âge, sera à son apogée du XIIIème au XVIIème siècle, pour devenir plus confidentiel après la révolution, avant de renaitre au XIXème siècle et d'évoluer en sport olympique, sous la forme des épreuves de tir à l'arc sportif.

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Tissu d'emballage pour les colis à destination des camps en Allemagne. Archives privées-Collection familiale

STALAG VIII C

Nous sommes en mai. Le 8 mai 1945 est la date de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie. C'est donc le moment de parler de cette guerre et de se souvenir de ses drames. La majorité des soldats français de la Deuxième Guerre mondiale ont été prisonniers de guerre. C'est donc de l'un d'entre eux dont j'aimerais vous parler aujourd'hui. Théodule est né en 1901 à Buigny-les-Gamaches, dans la Somme. Son âge lui évite la Première Guerre mondiale, dans laquelle il perd son frère aîné. Il fait son service militaire de 1921 à 1923. Il se marie avec Odette, qui est institutrice, en 1933. Ils ont trois enfants avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Théodule est rappelé sous les drapeaux le 21 mars 1940. Pris dans la débâcle de l'armée française, il est fait prisonnier le 23 juin 1940. Il est envoyé en Allemagne, comme prisonnier de guerre. Pendant ce temps, son épouse doit faire face, seule, à toutes les difficultés liées à l'occupation, avec ses trois enfants à nourrir et à éduquer. Elle en ressort épuisée, mais ne manquera pas, quoi qu'il arrive, de confectionner ces petits colis entourés de tissu, cousu serré pour éviter le chapardage. Elle envoie régulièrement un peu de nourriture, un peu de réconfort et des nouvelles, les plus rassurantes possibles, à Théodule, là-bas, dans son Stalag. Mais la guerre finira bien par se terminer...

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Archives Départementales de Saône et Loire, Cote 5E 153/2

Un samedi qui finit mal !

Voici un acte de décès rencontré au hasard de mes recherches et qui raconte une histoire qui finit bien mal.Nous sommes le samedi six juillet 1793. Quatre amis, Joseph Guérin, Etienne Perrin, Jean Simon et Thomas Regnier profitent de leur samedi pour se baigner dans le plan d'eau qu'on appelle le grand bassin de la fonderie. Ce plan d'eau est au Creusot, en Saône et Loire. Même si la fonderie n'est pas encore ce qu'elle deviendra sous les Schneider, quarante ans plus tard, elle est déjà active. La ville n'a que 1545 habitants, alors qu'elle en aura plus de 38 000 au début du XXème siècle. Cependant elle est déjà le siège de la Fonderie Royale et de la Manufacture des Cristaux de la Reine qui a été transférée de Sèvres au Creusot en 1786. Et, justement, nos quatre amis sont, tous les quatre, graveurs sur cristaux. Pendant ce temps, au Creusot, l'équipe municipale est réunie autour du maire, François Augé. Soudain, la porte s'ouvre brutalement. On réclame le maire de façon urgente au grand bassin. Il s'y précipite et à son arrivée il rencontre trois de nos amis...

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Dixième grand salon de Généalogie 2024 Paris XV

10ème Salon de Généalogie -Paris mars 2024

Jeudi et vendredi derniers, les 14 et 15 mars, j'étais à Paris, dans le XVème arrondissement pour participer au 10ème salon de Généalogie. C'était ma première participation et j'y ai passé un bon moment. J'y ai trouvé des stands intéressants et rencontré des gens passionnants et passionnés, mais j'ai pu aussi assister à une conférence sur la meilleure utilisation du site Geneanet, plus gros site français de généalogie. Le salon, qui participe, selon moi, de la formation continue du généalogiste professionnel proposait 80 stands et donc 80 opportunités d'échange et d'apprentissage. On pouvait y trouver des stands par régions, mais également, des stands pour certains pays étrangers, qui sont toujours un point difficile dans nos recherches. Tout aussi intéressant, plus peut-être, les principales sources d'archives du pays étaient représentées chacune par un stand. J'ai pu discuter, par exemple, avec les représentants des Archives diplomatiques, des Archives hospitalières, des Archives militaires ou de celles du Monde du travail, du site Mémoires des hommes, ... Le plus gros stand était, bien sûr, celui d'Archives & Culture, organisateurs du salon. Archives & Culture est un éditeur de livres concernant la généalogie. Mais venons-en aux quelques points forts de cette escapade parisienne : La formation d'abord, avec un long échange sur le stand de L'Ecole National des Chartes. Le stand de généalogie génétique et ADN ensuite, avec une conversation passionnante avec Greg Wolf, quant au potentiel de cet outil et à l'avancement du dossier d'un de mes clients. Et enfin, le stand de Ludivine Lamérat, "Trésor Sépia" qui propose de valoriser vos photos et récits de famille sous la forme d'un livre photo. Du pur bonheur ! En synthèse, deux journées riches qui m'ont appris beaucoup, mais surtout ouvert de nouveaux horizons. A renouveler !

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ADN commun et lien de parenté

Abandonné à la naissance, quelles solutions ? (Partie 2, Utiliser l’ADN)

Je venais de lancer mon activité de généalogiste familial professionnel quand le téléphone a sonné... Pour une de mes premières missions, c'était du lourd. Une dame, abandonnée à la naissance qui recherchait ses origines depuis plus de dix ans et qui mettait en moi ses derniers espoirs. J'ai accepté la mission et j'ai beaucoup appris. Une fois explorée la piste du CNAOP (voir article précédent), il reste les tests ADN. Ils peuvent donner d'excellents résultats et donnent accès à des bases de données mondiales où vous pouvez retrouver des gens qui ont de l'ADN commun avec vous. Même si depuis 2023 l'accès à ces tests en France est plus difficile du fait de l'évolution de la réglementation et du retrait du marché français de quelques acteurs clés de cette activité, il reste de nombreuses possibilités. Le kit de test est difficile à obtenir et il faut, la plupart du temps, se faire livrer hors de France, mais le test est extrêmement simple à réaliser et vous coûtera un peu plus d'une centaine d'Euros. Au-delà des origines ethniques et géographiques, qui présentent peu d'intérêt et sont surtout là pour attirer le chaland, vous obtiendrez, par ce test, une liste de personnes avec un % d'ADN commun avec vous. Vous aurez également accès, aux coordonnées de ces gens et aux arbres généalogiques qu'ils ont renseignés, ce qui sera déjà très utile, mais, bien mieux, vous aurez accès également au % d'ADN commun entre ces personnes. Cette information est clé car elle vous permettra de regrouper ces gens en "Clusters" ou "Paquets" indépendants. Les membres d'un "Cluster" ayant, tous de l'ADN commun avec vous et entre eux, mais aucun ADN commun avec les autres personnes de votre liste en dehors du "Cluster". Chacun de ces "Clusters" correspondra donc à une branche de votre arbre généalogique, indépendante des autres branches. Vous en serez alors à la dernière ligne droite de vos recherches, la plus difficile, mais le vrai travail du généalogiste. A partir des arbres donnés sur le site, regroupés en "Clusters" vous devrez croiser l'information avec d'autres sites généalogiques, comme Geneanet, Filae, ou FamilySearch, par exemple pour agrandir ces arbres. Ce travail, que j'ai fait pour ma cliente, m'a permis de découvrir de façon quasi certaine, son père, mais aussi avec une probabilité que j'estime à 60/80% son grand-père maternel. Travail long, technique et difficile, mais à la fin, le résultat peut-être là, partiel souvent, complet parfois, mais inexistant, très rarement. Ce travail sera d'autant plus fructueux qu'il sera mené par un généalogiste professionnel, soit dans son intégralité, soit pour débloquer un point difficile. N'hésitez pas à me contacter.

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Abandonné à la naissance, quelles solutions ? (Partie 1, le CNAOP)

Je venais de lancer mon activité de généalogiste familial professionnel quand le téléphone a sonné... Pour une de mes premières missions, c'était du lourd. Une dame, abandonnée à la naissance qui recherchait ses origines depuis plus de dix ans et qui mettait en moi ses derniers espoirs. J'ai accepté la mission et j'ai beaucoup appris. C'est une partie de cet apprentissage que je me propose de partager avec vous aujourd'hui.La première chose que l'on découvre en commençant ces recherches est l'existence de la loi du 22 janvier 2002, dite loi Perben, dont l'article premier crée le Conseil National pour l'Accès aux Origines Personnelles (CNAOP). Il est chargé de faciliter, en liaison avec les départements et les collectivités d'outre-mer, l'accès aux origines personnelles. L'appel au CNAOP peut donner d'excellents résultats pour les enfants nés sous X dans les années récentes, mais, pour un abandon dans les années trente, par exemple, le CNAOP ne peut que donner accès aux dossiers de l'hospice auquel a été confié l'enfant à sa naissance. Ces données, pour capitales qu'elles puissent être, d'abord peuvent être obtenues directement auprès de l'organisme en question, et ensuite ne donnent absolument pas les origines recherchées. Pour conclure cette première méthode de recherche il faut ajouter que la loi précise très clairement que l’accès d’une personne à ses origines est sans effet sur l’état civil et la filiation. Il ne fait naître ni droit ni obligation au profit ou à la charge de qui que ce soit. (L. 147-7 du code de l’action sociale et des familles). Donc, si vous êtes approché par quelqu'un qui cherche ses origines et les pense communes aux vôtres, vous pouvez apporter toute l'aide demandée sans arrière pensée, vous, votre famille et votre héritage, s'il y a, ne risquent rien !Une fois explorée cette piste du CNAOP, il reste les tests ADN. Ils peuvent donner d'excellents résultats et donnent accès à des bases de données mondiales où vous pouvez retrouver des gens qui ont de l'ADN commun avec vous. C'est un univers à part entière qui mérite un article à lui seul et que je vous propose de découvrir très bientôt. Ce sera la partie 2 et la suite de cet article.

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Cimetières, lieux de mémoire

J'ai eu la chance de visiter en décembre dernier un des cimetières parmi les plus étonnants qui soient. Les tombes sont si serrées et si anciennes qu'on imagine mal le déroulement des inhumations successives. Plus de 12000 pierres tombales sur 11000m2 de terrain, imaginez ... Les morts ont été enterrés les uns au-dessus des autres, au fil du temps, jusqu'à créer douze couches successives. La tombe la plus ancienne date de 1439, c'est celle du rabbin et poète Avigdor Kara. Ce cimetière est l'ancien cimetière juif de Prague où la dernière inhumation a eu lieu en 1787. Quand on s'y promène, plus de trois siècles sont sous nos pieds, l'histoire du peuple juif de Prague. Au-delà de ce magnifique cimetière, incomparable témoignage du passé, nous avons aussi, en France de nombreux cimetières. Les tombes disparaissent, malheureusement, petit à petit, à mesure que les familles s'éteignent ou changent de lieu de vie. Chaque année, environ 200 000 tombes disparaissent des cimetières français. Heureusement la plateforme européenne de généalogie, Geneanet (voir lien) a lancé l'opération "Sauvons nos tombes". Les volontaires, déjà 28 000 aujourd'hui, peuvent photographier les tombes, déchiffrer les inscriptions, sans toucher aux tombes bien entendu, et alimenter la plateforme collaborative de Geneanet.

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Fortune de mère, un destin hors du commun

Est-il possible de descendre à la fois des maîtres de forges du Creusot et du fondateur du premier parti ouvrier marxiste de France, dont la fille a épousé un anarchiste russe? Quelle rencontre plus improbable que celle qui s'est produite un jour, dans les bureaux de la Gaumont, entre un grand bourgeois allié à la noblesse la plus traditionnelle et une artiste élevée sur les barricades. C'est cette rencontre extraordinaire que je vous propose de découvrir dans l'excellent livre de Dominique Schneidre : "Fortune de mère".

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