Lire la suite à propos de l’article Louis XIII aux Archives Départementales de la Somme
Acte de naissance d'Armand François Louis XIII CHIVOT, né à Miannay (Somme) le 29 janvier 1871

Louis XIII aux Archives Départementales de la Somme

La recherche de nos ancêtres est toujours passionnante, souvent émouvante, et aussi, parfois surprenante. J'étais récemment sur le site des Archives Départementales de la Somme et en parcourant un registre de 1871, de la commune de Miannay, petite bourgade du Vimeu, j'ai découvert, un acte de naissance du 29 janvier 1871, amusant et surprenant. La découverte est anecdotique, mais assez drôle, pour être partagée ici. L'enfant est un garçon. C'est le fils d'Hippolyte CHIVOT, cultivateur à Lambercourt, hameau de Miannay, et de Florence BOINET, ménagère, son épouse. Son père a déclaré la naissance auprès de Jean-François Adolphe LEFORT, le maire du village. Il est assisté, comme il se doit, de deux témoins. C'est un acte de naissance très classique, mais, ce qui le rend notable, est le choix des prénoms. En effet, Hippolyte a choisi de prénommer son fils : Armand François Louis XIII. Pourquoi Hippolyte CHIVOT a t-il choisi Louis XIII comme troisième prénom pour son fils ? Je me suis penché sur la vie du monarque, le vrai, sans trouver d'événement qui aurait pu avoir lieu un 29 janvier. Ce choix serait-il lié à la fin de la guerre de 1870 ? En effet, l'Armistice a été signé le 28 janvier 1871, la veille de la naissance de notre Louis XIII. Hippolyte, aurait-il eu, avec la fin du Second Empire, un élan de royalisme et donné à son fils le nom d'un des rois dont il se souvenait ? C'est la possibilité la moins mauvaise que j'ai pu trouver, mais le lecteur pourra librement échafauder ses propres hypothèses. Nous ne saurons jamais ce qui a pu traverser l'esprit de cet homme, mais nous pouvons retenir que la liberté du choix des prénoms n'était pas un vain mot en 1871 à Miannay.

Continuer la lectureLouis XIII aux Archives Départementales de la Somme
Lire la suite à propos de l’article Serruriers du Vimeu
Les Clés de la Recherche généalogique de vos ancêtres

Serruriers du Vimeu

Le Vimeu est considéré comme le berceau de la serrurerie en France. Quatre siècles de savoir-faire qui s’est transmis de génération en génération. C’est là, en effet, entre Bresle et Somme, que la serrurerie a commencé à se développer en France au XVIIᵉ siècle. Mais il faut remonter le temps pour comprendre les origines de ce savoir-faire. Les habitants du Vimeu ont dû, très tôt, apprendre à se défendre des envahisseurs et des bandes armées, à commencer par les Vikings, attirés par les estuaires de la Somme et de la Bresle. Ils ont dû maîtriser le travail du métal et apprendre à forger des armes. Dès le VIᵉ siècle, la Somme est un axe du commerce du métal. Le Vimeu est peuplé de paysans et de journaliers et, pour occuper leur temps, l’hiver, et s’assurer un petit pécule, les habitants de ce petit territoire picard, forgent le fer et petit à petit, ils commencent à fabriquer des serrures. L'artisanat se développe et devient florissant, et c’est Louis XIV qui, pour équiper le château de Versailles, devient le premier gros client du Vimeu. Versailles, c’est des milliers et des dizaines de milliers de serrures. Les marchands de serrures cherchaient alors une main d’œuvre qualifiée qu’ils trouvent chez les paysans du Vimeu. La consommation parisienne en serrures est d'autant plus forte que la capitale est le lieu d'une redistribution vers les autres villes du royaume. Aujourd'hui, il reste de nombreuses entreprises, familiales, parfois rachetées par de grands groupes, qui fabriquent encore des serrures, mais aussi de la robinetterie, diversification du travail du métal. Ces entreprises emploient plus de six mille personnes. Ce sont les héritiers de ces petits artisans, ingénieux et travailleurs qui ont alimenté la France en serrures pendant des siècles.

Continuer la lectureSerruriers du Vimeu
Lire la suite à propos de l’article Papegay
Tir à l'arc au Papegai - Source : Anonyme-Libre de droits

Papegay

"Crépy était un bourg d'un peu plus de quatre cents habitants, d'une taille équivalente à Beaumetz. Maximilien arrivait de Lisbourg, il traversa d'abord Papegay qui était la rue principale du village, sur laquelle on dressait tous les ans, à la fête du village, le mât qui permettait de s'exercer au tir à l'arc sur un oiseau en bois qu'on appelait le Papegay. C'est ce qui avait donné son nom à la rue."Ce texte est extrait de "La Croisée des chemins", roman généalogique publié en 2020. L'action se déroule à Crépy, petit village du Pas-de-Calais, au milieu du XIXème siècle. A cette époque, Crépy compte soixante-neuf maisons, dont vingt-quatre sur Papegay. L'écriture de ce roman fût ma première rencontre avec le Papegay. Cette rue ne s'est pas toujours nommée ainsi et s'appelle autrement aujourd'hui. Après avoir étudié l'évolution son nom à travers le temps, grâce au cadastre Napoléonien et aux échanges avec le maire du village, je me suis, naturellement, intéressé aux origines de ce jeu. Le tir au Papegay est un jeu qui prend ses racines au haut moyen-âge, sera à son apogée du XIIIème au XVIIème siècle, pour devenir plus confidentiel après la révolution, avant de renaitre au XIXème siècle et d'évoluer en sport olympique, sous la forme des épreuves de tir à l'arc sportif.

Continuer la lecturePapegay
Lire la suite à propos de l’article STALAG VIII C
Tissu d'emballage pour les colis à destination des camps en Allemagne. Archives privées-Collection familiale

STALAG VIII C

Nous sommes en mai. Le 8 mai 1945 est la date de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie. C'est donc le moment de parler de cette guerre et de se souvenir de ses drames. La majorité des soldats français de la Deuxième Guerre mondiale ont été prisonniers de guerre. C'est donc de l'un d'entre eux dont j'aimerais vous parler aujourd'hui. Théodule est né en 1901 à Buigny-les-Gamaches, dans la Somme. Son âge lui évite la Première Guerre mondiale, dans laquelle il perd son frère aîné. Il fait son service militaire de 1921 à 1923. Il se marie avec Odette, qui est institutrice, en 1933. Ils ont trois enfants avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Théodule est rappelé sous les drapeaux le 21 mars 1940. Pris dans la débâcle de l'armée française, il est fait prisonnier le 23 juin 1940. Il est envoyé en Allemagne, comme prisonnier de guerre. Pendant ce temps, son épouse doit faire face, seule, à toutes les difficultés liées à l'occupation, avec ses trois enfants à nourrir et à éduquer. Elle en ressort épuisée, mais ne manquera pas, quoi qu'il arrive, de confectionner ces petits colis entourés de tissu, cousu serré pour éviter le chapardage. Elle envoie régulièrement un peu de nourriture, un peu de réconfort et des nouvelles, les plus rassurantes possibles, à Théodule, là-bas, dans son Stalag. Mais la guerre finira bien par se terminer...

Continuer la lectureSTALAG VIII C

Cimetières, lieux de mémoire

J'ai eu la chance de visiter en décembre dernier un des cimetières parmi les plus étonnants qui soient. Les tombes sont si serrées et si anciennes qu'on imagine mal le déroulement des inhumations successives. Plus de 12000 pierres tombales sur 11000m2 de terrain, imaginez ... Les morts ont été enterrés les uns au-dessus des autres, au fil du temps, jusqu'à créer douze couches successives. La tombe la plus ancienne date de 1439, c'est celle du rabbin et poète Avigdor Kara. Ce cimetière est l'ancien cimetière juif de Prague où la dernière inhumation a eu lieu en 1787. Quand on s'y promène, plus de trois siècles sont sous nos pieds, l'histoire du peuple juif de Prague. Au-delà de ce magnifique cimetière, incomparable témoignage du passé, nous avons aussi, en France de nombreux cimetières. Les tombes disparaissent, malheureusement, petit à petit, à mesure que les familles s'éteignent ou changent de lieu de vie. Chaque année, environ 200 000 tombes disparaissent des cimetières français. Heureusement la plateforme européenne de généalogie, Geneanet (voir lien) a lancé l'opération "Sauvons nos tombes". Les volontaires, déjà 28 000 aujourd'hui, peuvent photographier les tombes, déchiffrer les inscriptions, sans toucher aux tombes bien entendu, et alimenter la plateforme collaborative de Geneanet.

Continuer la lectureCimetières, lieux de mémoire