Voici à nouveau un article d’actualité pour ce blog généalogique, mais aussi une occasion de découvrir une culture et une approche différentes de la famille et des ancêtres.
Je rentre de deux semaines magnifiques au Vietnam où j’ai eu la chance de découvrir un peuple et ses traditions.
L’une d’elle a attiré l’attention du généalogiste non seulement parce qu’elle est très présente dans la culture du pays, mais surtout parce qu’elle le concerne au premier chef.
Le culte des ancêtres est un des fondements de la société vietnamienne. La famille vietnamienne est du type patriarcal et on privilégie les ascendances et descendances mâles. La raison en est assez simple. En effet, lors du mariage, traditionnellement, la nouvelle épouse va vivre dans la famille de son mari, se détache de sa famille originelle et ne peut donc plus intervenir dans les cérémonies, ni dans le culte des ancêtres de cette famille. La responsabilité de la transmission incombe donc aux hommes et la plupart du temps, à l’aîné du clan.
Au Vietnam, la piété familiale est donc considérée comme la vertu de base, le ciment obligé d’une communauté dont tous les membres vivants ou morts sont solidaires. Chacun doit donc œuvrer, toute sa vie, pour augmenter la réputation et le prestige de son clan.
Le clan est composé d’un certain nombre de familles descendant d’un ancêtre commun. Il ne dépasse pas, en principe, neuf générations, mais on trouve des clans dont l’ancêtre originel remonte au XVIème ou XVIIème siècle. Le clan ne comprend que les branches directes et collatérales mâles, c’est à dire agnatiques. Il a une propriété commune, le temple des ancêtres que l’on appelle parfois la maison commune ou communale du clan. Elle est située, la plupart du temps dans le village d’origine du clan mais peut avoir bougé avec le chef du clan, à un moment de son histoire.
En principe le chef du clan est le chef de la branche aînée. Mais s’il meurt prématurément, il est remplacé, soit par son fils aîné, soit par le chef de la branche collatérale la plus proche. Si ce descendant est mineur, il est aidé dans sa tache par l’homme qui par son âge, son rang social, son degré de parenté et sa personnalité, est le personnage le plus respectable du clan.
Le chef du clan est chargé de l’entretien de la maison commune et de l’organisation des cérémonies qui y ont lieu régulièrement. Une des cérémonies important est d’accueillir les nouveaux enfants mâles en tant que membres du clan. Cette cérémonie a lieu une fois par an.
Il est également chargé, et c’est ici que le généalogiste que je suis a levé les sourcils en signe d’attention renforcée, de tenir à jour un arbre généalogique où sont inscrits par ordre de filiation le nom de chacun des membres défunts du clan, le nom de la ou des femmes qui lui ont donné des garçons, ses dates de naissance et de mort, son lieu de sépulture et ses titres et services remarquables.
Ces arbres généalogiques ont été tenus sur différents supports au travers du temps, mais la robustesse de ces supports n’est pas une exigence forte puisqu’ils sont refaits à intervalles réguliers pour y intégrer les nouveaux venus, les mariages et les décès. Aujourd’hui, la plupart du temps ils sont sur papier mais ils peuvent, malheureusement aussi être de plus en plus dématérialisés et stockés sur clé USB par exemple, ce qui les rend, avouons le, moins attrayants.
Techniquement, il s’agit, vous l’aurez compris, d’arbres généalogiques descendants agnatiques (voir article précédent : https://ancetres-cousins-genealogie.com/genealogies-ascendante-et-descendante/ )
Voici donc une culture ou la généalogie des familles est toujours à jour, sans généalogiste et sans recherches aux archives… La généalogie au cœur des traditions familiales, un autre monde !